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Enjoy Poetry

Dernière mise à jour : 27 févr. 2020

Roxana m'a conviée à une lecture de poésie.

On se voit assez souvent en ce moment pour essayer d'avancer sur la traduction de son livre, La Tiza de Poe. Mais efficace comme je suis, rien que pour le titre, je pense qu'il nous faudra au moins 6 mois... Traduire un jeu de mots, quelle idée !


Ici, la lecture est organisée par double change, dans le très bel atelier de gravures de Michael WOOLWORTH, à l'occasion de la sortie du livre de Charles BERNSTEIN Renflouer la poésie.


Ça, c'en est un beau programme, le renflouement de la poésie ! On achète. C'est d'ailleurs après avoir acheté le livre qu'il s'est retrouvé dans la liste du post précédent.


Il s'agit d'un recueil de textes issus de différents ouvrages traduits de l'anglais (EU) par Abigail LANG et édité par la maison JOCA SERIA.


Olivier CADIOT est également invité pour lire des extraits de Histoire de la littérature récente édité chez P.O.L.

Il a déjà été question de lui dans ce blog sous le nom d'Olivier4000,  titre donné par Christophe HANNA dans son livre Argent dans lequel il détaille les revenus d'un bon nombre de poètes français.


Les deux poètes du jour - BERNSTEIN et CADIOT donc - se connaissent, se sont rencontrés il y a bien longtemps et sont tout joyeux drilles de se retrouver.


Pendant qu'ils s'installent, que les organisateurs mettent sur pieds caméra et micros, nous avons le temps d'admirer des énormes machines permettant de produire des impressions sur papier grâce à un savoir-faire ancestral. Ça donne envie d'essayer. Il y a des rouleaux - trésors protégés - stockés un peu partout mais certaines œuvres sont exposées.

Je m'attarde sur les plantes de Marielle PAUL.


Un buffet a été mis à disposition : quelques bouteilles de jus et de vins, des biscuits apéritifs, olives ou encore clémentines. Mais il semblerait que les poètes, et ceux qui viennent les écouter, ne soient pas de soiffards. D'ailleurs, si on regarde bien l'assistance, tout le monde -ou presque - est mince, voire maigre.

La littérature, un art qui remplit l'estomac ?


Après avoir été présentés, les poètes font les drôles, ils font le sketch. L'anglais se prête bien à ce genre de lectures, enlevées et, pour le peu que j'en sache, les poètes américains y sont habitués. Avec le français, c'est plus difficile. Du coup, CADIOT en ajoute, en enlève, fait des sortes de bruitages-grognements-respirations sonores, traficote la traduction pour la rendre plus fidèle à sa propre idée du texte.


Dans la salle, ça sourit, ça grinçouille. Moi, toujours bon public, je ris assez franchement aux textes de BERNSTEIN, surtout quand j'ai le plaisir de les comprendre en VO.

(Pour moi, comprendre un texte en anglais, qui plus est de la poésie, c'est un peu comme gagner au loto ou avoir le droit de finir le paquet de bonbecs.)


Quand soudain, tin tin tin, voilà pas que l'auteur dégaine un texte sur le métro !


Je vous en propose le début. Si ça vous voulez la suite, procurez-vous le livre. J'ai vérifié, il est en vente dans pas moins de 19 librairies parisiennes, à savoir tout près de chez vous, si vous habitez à Paris. Vous pouvez retrouver leurs adresses sur le site parislibrairies.fr dont nous avons déjà parlé dans le post des libraires. Ce site vous évite d'avoir recours à Amazon quand ce n'est pas nécessaire et de privilégier les libraires en chair et en os. (S'ils disparaissent, il sera trop tard pour pleurnicher...)


Bref, concernant le poème, il s'agit d'un courrier que l'auteur adresse au manager de la station de la 79ème rue à New York, Mister Fanelli. La photo dudit mister est affichée dans la station de métro new-yorkaise et il est proposé aux passagers de lui écrire en cas de suggestions, plaintes ou autres remarques.

Entre parenthèses, s'il existait le même système à Paris, je pense que les équivalents de Fanelli passeraient leur temps à se faire traiter de tous les noms de poissons imaginables.

Mais pour notre plus grande joie, Charles BERNSTEIN écrit donc à ce brave manager. Jugez un peu. 


Cher M. Fanelli


J'ai vu votre photo

dans la station de

la 79ème rue. Vous disiez

que les commentaires

sur l'état de la station

étaient les bienvenus

M. Fanelli, il y a beaucoup

de détritus dans la station

de la 79ème rue et il est

déplaisant d'attendre

son métro plus de quelques

minutes. La station mériterait

un coup de peinture et de

nouveaux haut-parleurs

pour qu'on puisse entendre

les annonces de retard

qui sont si fréquentes. M.

Fanelli, beaucoup de gens

dorment dans la station

de la 79ème rue & cela

m'attriste de penser

qu'ils n'ont nulle part où

aller. M. Fanelli, est-ce que

vous ne pourriez pas leur

trouver un endroit plus

confortable pour se

reposer ? C'est assez

bruyant dans le métro,

surtout avec le vacarme

des express qui passent

régulièrement, du moins

quand les trains

circulent. Je dois

avouer, M. Fanelli,

que la station de la 79ème

rue me semble en

piteux état & parfois

la nuit quand je ne trouve

pas le sommeil je me

dis que le monde ne va

pas trop bien non plus

& je me demande

ce qui nous attend, si

quelque chose peut

encore arriver, s'il

reste encore une rive.

M. Fanelli, est-ce que

vous ne pensez pas

qu'on pourrait commencer

avec la station de la 79ème

[...]


Charles BERNSTEIN

Renflouer la poésie

Traduit de l'anglais par Abigail LANG

Éditions JOCA SERIA

Nantes, 2019


Pour la lecture filmée par double change, c'est ici.

Je vous conseille la minute 12 pour l'extrait de l'excellent ''Bob Body Shop''.

A 21mn40, vous aurez le texte adressé à ce ''Cher M. Fanelli'', cette fois en entier.

Puis à 36mn10 ''Faire-part'' à un arbre, issu de Histoire de la littérature récente.

(Je vous mâche tout le boulot)



Et avant la liste des lecteurs croisés ces dernières semaines, les petites news du blog :

Si les questions de traduction vous intéressent, vous pourrez trouver matière à réflexion dans ce post au sujet de l'adaptation d'un texte de l'espagnol vers un autre espagnol. Véridique.

Je vous conseille également le passionnant travail de Bouchra KHALILI autour de la langue, des langues, des récits. Il en avait été question dans ce post à l'occasion d'une exposition au Jeu de Paume.

Concernant les musiciens du métros, dont il a été question dans un post précédent, vous pouvez en retrouver certains - les officiels - sur un site qui leur est dédié :


A partir du 4 janvier et jusqu'au 12, les grèves limitent les lecteurs mais ne les anéantissent pas totalement :

HG WELLS The Time Machine

Michael CONNELLY Los Angeles river

Jean TEULÉ Ô Verlaine !

Le comte de Machiavel

Complot

KEPLER Hipnotyzer

SUKEGAWA Les délices de Tokyo

GURSEL Le Roman du Conquérant

Théophile GAUTIER L'Orient

Liane MORIARTY Un peu, beaucoup, à la folie

Les 101 mots du café

Walter BENJAMIN Expérience et pauvreté

Agnès MARTIN-LUGAND A la lumière du petit matin

Noah GORDON Le Médecin d'Ispahan

Lionel ROUGÉ Réhabiliter le périurbain

Daniel ANDLER La cognition. Du neurone à la société

Larry COLLINS ... ou tu porteras mon deuil

Dune

Pas moyen de sortir un livre #commedessardines


Nicolas BEUGLET L'île du diable

Bérengère COURNUT De pierre et d'os


Dans le métro, une femme qui en "encule" une autre... suite à quoi, elle se "bat les ovaires" de ce que l'autre lui répond


GOUNELLE Les dieux voyagent toujours incognito

Sarah BARMAK Jouir. En quête de l'orgasme féminin

Jean-Paul DUBOIS Vous plaisantez monsieur Tanner


Du 13 au 19 janvier, ça se normalise même si le débit de livres n'atteint pas encore à son niveau habituel :

Salman RUSHDIE Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (ce qui, pour les moins forts en maths, s'élève à mille et une nuits)

Harper LEE Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

Patti SMITH Mister Train

Philippe LANÇON Le Lambeau (pour la première fois en poche dans le métro ! Je parierais qu'on va encore le rencontrer souvent maintenant que le poche est sorti :)

Joan DIDION

Victor HUGO L'homme qui rit

Haruki MURAKAMI Kafka sur le rivage

Rachid BENZINE Nous avons tant de choses à nous dire : Pour un vrai dialogue entre chrétiens et musulmans

HELENA Le donneur

Géopolitique des religions


Au loin, un livre d'au moins 2 millions de pages que même Rushdie à côté, c'est un petit joueur !


La bibliothèque du Mount Char

Joël DICKER

Henry BROMELL

DUBOIS Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

On ne voyait que le bonheur

Agnès NAUDIN Affaires de famille


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