A Noël, contre toute attente, j'ai reçu des livres.
La littérature, une autre façon de voyager. Au-delà des pays évoqués, des cultures sous-tendant les œuvres et blablabla, en littérature, c'est avant tout de langue(s) dont il est question, et bien souvent de son corollaire, j'ai nommé la traduction.
Parmi mes cadeaux, La casa de los àngeles rotos de Luis Alberto URREA. Le livre est donc en espagnol et, d'après le nom de l'auteur, j'ai d'abord pensé qu'il avait été écrit en espagnol. Erreur. L'auteur est Mexicain par son père, Américain par sa mère, installé aux Etats-Unis et il écrit en anglais. Voici donc le livre d'un Mexicain traduit de l'anglais vers l'espagnol. Le titre original est The House of Broken Angels. (Non encore traduit en français, ne cherchez pas, mais je ne doute pas que ce soit en cours. Ceci étant, il existe un autre livre du même auteur déjà traduit, La fille du Colibri.) Le titre anglais a exactement la même signification qu'en espagnol, à un jeu de mots près, ce qui peut laisser supposer que, si le livre a été écrit en anglais, la titre a dû être trouvé en espagnol, puis traduit.
Après avoir lu la mini biographie de la jaquette et intriguée avec cette histoire de traduction et de titre, je m'intéresse alors au nom de traducteur. David Francisco TOSCANA pour ceux que cela intéresse. Sur la même page, celle sur laquelle figurent toutes les informations relatives aux droits, à l'édition originale, à la première édition, etc., j'avise une note pour le moins étrange qui précise que cette "traduction [est] adaptée pour l'Espagne avec la collaboration du traducteur" !
Je résume : le récit se déroule entre les Etats-Unis et le Mexique et tous les personnages sont des "chicanos" (Mexicanos-Américains), tout comme l'auteur qui a écrit en anglais. Le texte a été traduit de l'anglais vers l'espagnol du Mexique. Or, pour l'édition espagnole (d'Espagne, celle que l'on m'a offerte), le traducteur a adapté sa version de l'espagnol du Mexique vers l'espagnol d'Espagne non sans omettre de placer (ou de laisser) de-ci de-là des expressions bien mexicaines, sûrement pour faire plus vrai.
Mais pourquoi font-ils cela ? Est-ce systématique dans l'édition ? Les livres écrits en espagnol de Bolivie, Mexique, Venezuela, Cuba, Argentine, Uruguay sont-ils tous adaptés dans leur langue pour leur édition espagnole (d'Espagne) ? (Quid de Mario LEVRERO ?) Est-ce une demande du public ? Les Espagnols ne peuvent-ils pas comprendre l'espagnol du Mexique…? (La réponse est : si, ils le peuvent, évidemment !) Alors quoi ? Ils n'apprécient pas ? Ils n'achèteraient pas un livre en espagnol du Mexique ? Ne sont-ils pas intéressés par le vocabulaire, les formes syntaxiques, les expressions qu'ils n'utilisent pas ? Cela les dérange, gêne leur lecture ? Et la littérature dans tout ça ? Quel intérêt à intercaler des "tío" (expression typiquement espagnole) à des "güey" (typiquement mexicaine) ?
Si quelqu'un a une réponse… #commentaire #enigmedelasemaine
Sinon, le livre est bon. Et le patriarche qui va bientôt mourir, et qui organise une dernière réunion de famille avant de passer de l'autre côté, aime les listes lui aussi. Son ami lui a offert un carnet pour qu'il y note les choses qu'il aime, a aimé. Il trouve cela ridicule. Mais, la mort approchant, il se prend au jeu. Et voilà ce que ça donne, entre autres :
mangues
mariage
famille
[pour le cas où son ami lirait un jour son carnet !]
marcher
travailler
livres
manger
coriandre
(…)
tortillas de maïs, non de farine !
(…)
un jardin plein de piments et de tomates
demander à Perla qu'elle vienne avec moi
Du 7 au 13 janvier :
Antonio R. DAMASIO Spinoza avait raison
Un guide touristique sur Lisbonne
Elena FERRANTE Les jours de mon abandon
Philip ROTH
Un passager dort littéralement debout en se tenant à une rambarde.
Alexandre DUMAS Le Comte de Monte-Cristo
Virginie DESPENTES Vernon subutex
Alexandre Dumas 2 à quelques mètres du premier, mais cette fois, c'est une biographie sur l'auteur.
L'officiel des spectacles
Un livre en hébreu
Lisa GARDNER
Yaa GYASI No home
Un mec a une BD sur les genoux et un livre dans les mains. Non identifiés.
Il laisse sa place à un autre double lecteur qui enchaîne :
Pierre BERGOUGNOUX La Toussaint et HEGEL La raison dans l'histoire, rien que ça!
Richard FORD
Negar DIAVADI Désorientale
Stefan ZWEIG
George ORWELL 1984
La diagonale du vide
Mathieu MENEGAUT Un fils parfait
Des gens me disent "Disneyland, Disneyland?" en regardant les stations qui s'allument au-dessus de la porte. Ils s'attendaient apparemment à monter dans n'importe quel métro et voir écrit Disneyland quelque part...
Michel BUSSI Un avion sans elle
Virginie GRIMALDI
Marque page publicitaire Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus, un livre de Richard BRAUTIGAN !
CHINARICH Girlfriend
Leah FLEMING La carte postale
Un livre en hébreu again (probablement un texte religieux celui-là)
Harmonie du monde finissant
HORVACH Casimir et Caroline (pour l'école apparemment)
Miss Pérégrine
JAGALAN (manga)
Clément MAROT L'adolescence Clémentine
Jean FAILLIER
Charles Quint
Don WINSLOW La griffe du chien
Au gré des jours
Gilles LEGARDINIER
Michael CONNELLY
Joël DICKER Le livre des Baltimore
Jean-Christophe GRANGE Le serment des limbes
Marie-Laure PACE 17 ans et toutes et toutes mes dents
Roland BARTHES
Herman HESSE
Un livre dans une langue que je subodore être du tamoul
Valérie PERRIN
Alexandra RIPLEY Charleston
Sur les chemins noirs
Les Cyniques grecs
Bernard-Marie KOLTES Le retour au désert
Philippe JAENADA La petite femelle
TOCQUEVILLE ? Titre d'un chapitre : Mon chien est situationniste (?)
Rien à voir en réalité puisqu'il s'agit en fait d'un autre registre, à savoir : Manuel de survie dans les dîners en ville

@mmsaravia2002 Merci Maria. Je continue à chercher des informations sur la question pour essayer d'y voir un peu plus clair. Je me demande s'il y a des livres qui sont traduits différemment en français du Canada et en français de France (pour prendre un exemple). Et en anglais, y a-t-il des versions également?
Herminia (ancienne éditrice en Argentine d'une grande maison espagnole) me dit que c'est une pratique assez courante et dont le but est d'élargir le public. Il semblerait que cela fasse souvent l'objet de discussions avec les auteurs qui sont plus ou moins d'accord pour les adaptations. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi les Espagnols ne veulent/peuvent pas lire en espagnol du Mexique…? Est-ce qu'ils ne comprendraient…
C est drôle, cette histoire des traductions et des versions adaptés à chaque pays. Personnellement je préfère lire les livres en espagnol de chaque pays et pas adaptés à mon argentin d'origine. L'autre jour j'ai acheté le livre d'une copine qui est colombienne mais qui vit en Argentine, celui ci s appelle "El artista", la version originelle qui a été imprimé en Argentine est en espagnol, mais la version mexicane est en anglais, comme quoi pour le mexicans l'anglais fait vraiment parti du quotidien, malgré les désirs de Mister Donald.