Tentative d'épuisement d'un trajet de métro
Sur le quai, un couple, la cinquantaine, chacun sa valise, rose pour elle, bleu pour lui, se demande si à gauche ou à droite, quai A ou quai B
Dans la rame, beaucoup plus de gens que prévu. Impossible de venir à bout de tout ce que j'ai sous les yeux
Une femme, cheveux courts, blond décoloré, doudoune rouge et masque siglé LV. Une femme s'endort en écrivant dans son carnet noir (et ce n'est pas moi). Comme toujours, les téléphones sont de sortie. Comme toujours, les sièges sont durs mais leur tissu est finement rayé. Comme souvent, un homme commence à s'exciter au téléphone
Au mur d'une station, des affiches faisant de la pub pour les fruits et légumes, pour une salle de sport, pour donner à l'UNESCO
La voix continue à annoncer à deux reprises la station suivante et je continue à ne pas l'entendre
Les touristes montent en quantité, comme d'habitude, toujours au même endroit. Étrangement, il n'y a pas de pickpockets, ce matin. Respectent-ils les jours fériés ?
Les lumières qui désignent les stations s'éteignent au fur et à mesure de l'avancée du train. Pas d'enfant pour compter combien il lui reste des stations avant d'arriver. Je compte. Encore 17
Le monsieur "tendant la mains vers" nous ne prend pas son jour férié, lui non plus
Un homme sans masque à côté de moi. Est-ce un oubli ou un signe de révolte ? (On trouve les révoltes qu'on a sous la main.) Manifestement, oubli. Après 2 stations, il sort précipitamment un masque pour le mettre. Une femme porte une baguette pour attacher son chignon
Des affiches :
"Consolider les ouvrages sous-terrains"... C'est vrai qu'on préfèrerait que ça ne nous tombe pas dessus. Merci
Frida Kahlo sert à vendre des montres (smiley qui chiale)
De la nourriture pour animaux à base d'insectes
Un couple habillé exactement des mêmes couleurs. Beaucoup de gens seuls ; ça ne parle pas trop. Je trouve injuste l'absence de lectrices et de lecteurs ce matin. Comme si j'avais mal choisi ma rame, ma ligne, mon heure
Ici, possibilité de changer pour prendre la 3, la 8 ou la 11
Certains passagers traversent toute la rame, la poussette avec aucun bébé dedans, les casques et écouteurs à foison, la paire de bottine à petits talons, le nom d'église dans les hauts-parleurs, les graffitis, le père parlant gentiment à son enfant, le gilet de laine par-dessus un top à paillettes, le nom de philosophe dans les hauts-parleurs, le gilet de fausse fourrure, les 3 stations qu'il me reste, la femme dormant au sol sur le quai, les lumières blanches dans le tunnel, la mère qui aide ses enfants à s'asseoir, le distributeur cassé de boissons et bonbecs, le fameux dessin du petit lapin collé sur la vitre (petite, je croyais qu'il lavait la vitre avec un chiffon mais en fait, il se coince les doigts), tous les gens avec des enfants descendent à la correspondance pour Disneyland. Je descends
Des nouvelles du blog :
L'écrivain Sergio CHEFJEC ayant disparu, je n'ose pas vous proposer à la lecture, comme prévu, la suite de son texte sur le métro. Je vous invite donc à lire ou relire le post qui lui était consacré, mais surtout à aller découvrir ses livres.
En français, les éditions Passage du Nord Ouest ont traduit et publié son roman "Mes deux mondes", le récit d'une visite au Brésil
Tentativa de agotamiento de un trayecto de subte
En el andén, una pareja, la cincuentena, cada uno su valija, rosa para ella, azul para él, se pregunta si irse por la izquierda o por la derecha, andén A o andén B. Adentro del tren, mucha más gente que lo previsto. Imposible de describir todo lo que tengo adelante
Una mujer, rubia decolorada, chaqueta roja y barbijo firmado Louis Vuitton. Una mujer se duerme escribiendo en su cuaderno negro (y no soy yo). Como siempre, los teléfonos están todos afuera. Como siempre, los asientos son duros pero su tela esta finamente rayada. Como seguido, un hombre empieza a calentarse en el teléfono
El la pared de una estación, unos afiches publicitando la compra de frutas y verduras, también una sala de deporte y las donaciones a la UNESCO
La voz sigue anunciando dos veces la próxima parada y sigo no escuchándola
Los turistas subieron en cantidad, como de costumbre, siempre en el mismo lugar. Extrañamente, no hay carteristas esta mañana. ¿Se tomarán el día feriado?
Las luces nombrando las estaciones se apagan a medida que el subte avanza en su trayecto. No hay chicos para contar cuantas estaciones le queda. Cuento. Me quedan 17
El señor “extendiendo mano hacia” nosotros no se toma el día feriado.
Un hombre sin barbijo al lado mío. ¿Se lo habrá olvidado o será un signo de rebelión? (Se encuentran las rebeliones a mano.) Aparentemente, fue un olvido ya que después de 2 estaciones, saca rápido un barbijo para ponérselo. Una mujer usa un palillo chino para sostener su moño (palabra con la que nunca me cruce hasta el día de hoy, creo)
Afiches:
“Consolidar las obras subterráneas”… La verdad que preferimos que no se nos caiga encima, gracias
Frida Kahlo sirve para vender relojes (smiley llorando)
Comida para animales a base de insectos
Una pareja vestida exactamente de los mismos colores. Mucha gente sola, no se habla mucho en el vagón. La ausencia de lectoras y lectores esta mañana me parece injusta. Como si hubiera mal elegido mi tren, mi liña, mi horario
Acá, se puede hacer un cambio y tomarse la 3, la 8 o la 11
Algunos pasajeros atraviesan el tren de una punta a la otra, el cochecito sin ningún bebe adentro, los cascos y audífonos en abundancia, el par de botas con taquitos, el nombre de una iglesia en la alta-parlante, los grafitis, el padre hablando suavemente a su hijo, el chaleco de lana sobre un top de lentejuelas, el nombre de un filósofo en la alta-parlante, el chaleco de piel falsa, las 3 estaciones que me quedan, la mujer durmiendo en el piso del andén, las luces blancas en el túnel, la madre que ayuda a sus hijos a sentarse, la máquina de bebidas y caramelos rota, el famoso dibujito del conejo para que los chicos no toquen la puerta y se lastimen los dedos, toda la gente con chicos baja donde esta la correspondencia para ir a Disney. Bajo
Noticias del blog :
Como lo deben saber, el escritor Sergio CHEJFEC falleció. Entonces, no me atrevo más, como lo había previsto, a publicar acá la continuación del texto sobre el metro que me había trasmitido ya que ni siquiera podrá revisar mi traducción y aprobar nada.
Los invito entonces a leer o releer el post donde se publicó el principio de este mismo texto, y más que todo ¡a leer sus libros!
En francés, por ahora, solo se ha traducido “Mis dos mundos” y esta agotado. Pero no dudo en que otras traducciones y publicaciones vendrán.
Liste des libres croisés en avril dans le métro / lista de los libros vistos en el metro parisino durante el mes de abril :
Philippe MANŒUVRE Flashback acide
Jean-Marie CHARON Hier, journalistes
Luciano FUNETTA Dalle rovine
Patrick LAPEYRE La vie est brève et le désir sans fin Un titre qui m'avait beaucoup marqué quand le livre était sorti et auquel je pense parfois en croyant qu'il s'agit de "La vie est longue et le désir sans fin"
Gilbert SINOUÉ Le Royaume des deux-mers
STEVENSON L’île au trésor
Jim HARRISSON Dalva
Tatiana De ROSNAY
Romain GARY
Maurice DRUON Les Rois maudits
Colson WHITEHEAD Underground railroad Un titre adapté à ce blog, mais qui évoque le train sous-terrain par lequel les esclaves du sud des États-Unis étaient censés parvenir à passer au nord. A lire
Sororité collectif dirigé par Chloé DELAUME
Elon MUSK (???) s’il se met même à écrire des livres, on est mal…
Un très jeune homme vient de plus loin, comme pour voir ce que je lis (il regardait mon livre de là-bas tandis que je regardais le sien, proche désormais, il attrape son portable et j’imagine qu’il tient une liste alors que je note sur le mien l’auteur et le titre de son livre (qui paraît plutôt intéressant à la lecture de babelio) :
Todd STRASSER La vague
Benoît DUTEURTRE Le retour du Général
Pete FROMM Le lac de nulle part
Les Russes (oui, d'accord, mais lesquels...? Impossible de retrouver le livre, ils sont trop à porter ce titre)
Hannah ARENDT Eichmann à Jérusalem
Adam ROBERTS Jack glass
Optimum Substance et style (livre d’étude de l'anglais)
Guillaume MUSSO
Elizabeth Jane HOWARD Etés anglais
Pierre DRON Remarquable Réussir une marque
L’o10ssée ou je rêve ? Ah non, c'est bien ça. Un recueil de 10 nouvelles d'auteurs différents
Jean-Louis LAVILLE Réinventer l’association
Pierre LEMAÎTRE Le grand monde
Stefan ZWEIG Le voyage dans le passé
Annie ERNAUX L’atelier noir Un livre acheté lors de sa discussion sur le corps des femmes avec Camille FROIDEVAUX-METTERIE à la Maison de la poésie. Il est possible de revoir la discussion en cliquant ici
Et si cela ne fait pas longtemps que vous passez par ce blog, je vous mets le lien vers un ancien post hommage à ERNAUX
Christine KERDELLANT La vraie vie de Gustave Eiffel
Adeline DIEUDONNÉ Kérosène
Aldous HUXLEY
Daniela GALLO Stendhal : Historien de l'art
Italo CALVINO Le Baron perché
Douglas KENNEDY Cul-de-sac
Benoît DUTEURTRE Ma vie extraordinaire
Une impressionnante série japonaise :
Aki SHIMAZAKI Yamabuki
Tobie NATHAN Serial eater
Hiromi KAWAKAMI Les années douces
Raymond AARON Concepts et variables
J. K. ROWLING Harry Potter and the goblet of fire
Hervé BAZIN Vipère au poing
Une biographie de Christophe
Guillaume MUSSO La jeune fille et la nuit
Toshikazu KAWAGUSHI Tant que le café est encore chaud
GENET Journal du voleur
Ténèbres
Est-ce dû au jour férié et à un autre public en vacances mais je trouve que les choix de lecture sont différents et plus variés que d'habitude.
Excellent la description du trajet en mode trépidant... jamais arrête :-)
Je retiens pour ma liste de lecture Sergio CHEFJEC.
Merki bcp et bonne suite
J’ai adoré ton récit du voyage en métro un jour férié. J’arrive à voir les gens que tu as vu. Je suis une grande voyeuse en général, j imagine leurs Vies. C‘est quelque chose que j’ai hérité de ma mère et ma gran mère. Biz