Vila-Matas no invita a la lógica
Justo antes de que Martín salga de BA para Paris, leí un articulo de Mathieu Lindon en Libé sobre Montevideo, no la ciudad sino el ultimo libro de Vila-Matas. Pensé que era un poco justo para pedirle que me lo trajera y que sería para su próximo viaje.
Cuando llegó, me regaló el libro de una poeta, Cristina Peri Rossi, aconsejada por Mario. La autora vive en Barcelona, tal como Vila-Matas. En este libro, Detente, instante, eres tan bello, también se trata de Montevideo, ciudad devastada en su época, de la cual Peri Rossi tuvo que huir cuando era joven.
En uno de sus poemas, ella pregunta “¿Existió alguna vez una ciudad llamada Montevideo?” tal como Vila-Matas pregunta si existió alguna vez la habitación 206 del hotel Cervantes de Montevideo.
Y su doble literario también se hace preguntas. “Y luego, empezando a bajar ya por la escalera, me pregunté si hubo alguna vez una explicación que explicara algo....”
La habitación 206, o mas bien su puerta, fue nombrada por Cortázar en uno de sus cuentos, “La puerta condenada”, y Vila-Matas le sigue las huellas.
Ahora, ¿es que Peri Rossi se va al hotel Cervantes cuando esta de visita en Montevideo?
Me imagino que no, por ahí ni siquiera va a coloquios allá. La que si va es Tiphaine Samoyault, quien introdujo a Vila-Matas en la presentación de su libro en la Maison de la Poésie. Y para estar a la altura del papel, se fue a dormir a la pieza 205 del hotel Cervantes. Con su historia, le sirvió el plato caliente a Vila-Matas para que hablara sin tener que responder a preguntas básicas y entrar directamente en el asunto.
Nos reímos mucho de la especie de ironía medio absurda y para nada cínica de Vila-Matas, mas que todo yo que soy rebuen público. Todo lo que contaba era medio delirante, pero lo decía con un tono de banalidad. Hasta aseguró que no inventaba nada. Cuando le pregunto por Cortázar, el gerente del hotel Cervantes, de verdad éste le contestó que “nadie conocido había dormido en este hotel nunca, ¡salvo Carlos Gardel!”
Mirando las fotos de Montevideo elegidas por Samoyault que desfilaban atrás de ellos, y mientras los dos hablaban de escritores uruguayos y argentinos, me preguntaba si en algún momento alguien iba a nombrar MI escritor uruguayo favorito (ahora, viene después de Peri Rossi, pero bueno). Cosa que no sucedió y no entiendo bien por qué.
La verdad, Mario Levrero tiene todo para que Vila-Matas lo convoque. Escribió un libro que solo era ejercicios de escritura para escribir un libro, “El discurso vacío”. También una publicación de entrevistas de él se llama “Un silencio menos”. Así que cómo contaba Vila-Matas hablando de él mismo, Levrero hacía parte de estos escritores condenados a llenar el mundo de sus palabras mientras las mujeres escritoras tienen “a room for herself”.
Y hay que ver como Levrero quería llenar el mundo de sus palabras, tanto que su trabajo alimentario era fabricante de palabras cruzadas.
Hablando del guiño de ojo de Vila-Matas a Virginia Woolf, yo tengo una pieza (y hasta 3 guineas pero es otro tema) para escribir, mismo si no es una pieza, mismo si no es mía. No hablo de la pieza 206 del hotel Cervantes, sino del metro, por su puesto. Un lugar idóneo par escribir y apoyarse en todos los escritores que lo toman todos los días. Alcanza con la lista que sigue para constatar que el metro sigue siendo una gran biblioteca aleatoria.
En fin, cuando se terminó la charla, fuimos a EXC, la librería de enfrente especializada en poesía. Queríamos comprar Montevideo y hacerlo firmar. En realidad, y sobre todo para poder leerlo. Pero era sin contar “la dificultad de trabajar con las editoriales extranjeras” según nos dijo el librero. El libro solo estaba en francés. Así que nos fuimos porque no me pareció una buena idea hacer la cola para hacerle firmar al autor un libro que escribió hace 10 años, por más que lo adoro y que me lo había llevado por si a caso.
¿Qué le iba a decir? ¿Usted me puede firmar “Kassel no invita a la lógica” porque es mi preferido? Pensé I prefer not to, en homenaje a las remeras que se venden en Barcelona.
Ciao Vila-Matas, será para la próxima, y gracias por el momento lleno de sus palabras.
Esperando ir un día a Montevideo, voy a leer su libro et por ahí, dentro de unos diez años, se lo haré firmar, vaya saber.
Impressions d’Enrique Vila-Matas
Juste avant que Martín prenne l’avion de Buenos Aires pour Paris, j’ai lu un article de Mathieu Lindon dans Libé sur Montevideo, pas la ville mais le dernier livre de Vila-Matas. Je me suis dis que c’était un peu juste pour lui demander de me le ramener et que ce serait pour le prochain voyage.
En arrivant, il m’a offert le livre d’une poétesse, Cristina Peri Rossi, conseillée par Mario. L’autrice vit à Barcelone, comme Vila-Matas. Dans son livre Detente, instante, eres tan bello, que l’on pourrait traduire par Arrête-toi, instant, tu es si beau, il est aussi question de Montevideo, une ville dévastée qu’elle a dû fuir dans sa jeunesse.
Dans l’un de ses poèmes, elle se demande : « Exista-t-il un jour une ville appelée Montevideo ? » De la même manière, Vila-Matas se demande si la chambre 206 de l’hôtel Cervantes de Montevideo a vraiment existé.
Et son double littéraire se pose lui aussi des questions. « Après ça, en commençant à descendre les escaliers, je me suis demandé s’il y avait déjà eu un jour une explication qui expliquerait quelque chose… »
Cette chambre 206, ou plus exactement sa porte, est apparue-disparue la première fois dans une nouvelle de Julio Cortázar, « La porte condamnée », et Vila-Matas part sur ses traces.
Une question : Peri Rossi dort-elle à l’hôtel Cervantes quand elle se rend à Montevideo ?
J’imagine que non, et peut-être même qu’elle ne participe pas à des colloques en Uruguay. Celle qui y va, c’est Tiphaine Samoyault qui s’est occupé d’introduire Vila-Matas à la présentation de son livre à La Maison de la Poésie. Pour être à la hauteur de la fonction, elle est allée dormir dans la chambre 205 de l’hôtel Cervantes. Avec son récit, elle a servi un plateau tout chaud à Vila-Matas qui a pu entrer directement dans le sujet sans avoir à répondre à des questions basiques.
On a beaucoup ri de l’ironie pas cynique de Vil-Matas, surtout moi qui suis bon public. Tout ce qu’il racontait était à moitié délirant, mais il le disait avec un ton emprunt d’une sorte de banalité. Il a même assuré que rien n’était inventé. Quand il lui a demandé s’il avait rencontré Cortázar, le gérant de l’hôtel Cervantes lui a vraiment répondu que « personne de connu n’a jamais dormi ici, sauf Carlos Gardel ! »
En regardant les photos de Montevideo (la ville) choisies par Samoyault qui défilaient derrière eux, et pendant qu’ils parlaient tous deux d’écrivains uruguayens et argentins, je me suis demandé si quelqu’un allait nommer MON écrivain uruguayen préféré (bon, il a été remplacé depuis quelques semaines par Peri Rossi, mais passons). Ça n’est pas arrivé et j’ai du mal à comprendre pourquoi.
A vrai dire, Mario Levrero a tout pour être convoqué par Vila-Matas. Il a écrit un livre qui était seulement des exercices d’écriture pour écrire un livre, « Le discours vide ». Dans la même lignée, un livre d’entretiens qu’il a donnés est titré « Un silence en moins ». Comme l’évoquait Vila-Matas sur scène en parlant de lui-même, Levrero fait partie de ces écrivains condamnés à remplir le monde de leurs mots, tandis que les écrivaines ont « a room for herself.»
Il faut voir comment Levrero voulait remplir le monde de ses mots ! A tel point que son métier alimentaire a longtemps été fabricant de mots croisés.
Au sujet du clin d’œil de Vila-Matas à Virginia Woolf, moi aussi j’ai une chambre à moi (et même 3 guinées mais c'est un autre sujet) pour écrire, même si ce n’est pas tout à fait une chambre, même si elle n’est pas tout à fait à moi. Je ne veux pas parler de la chambre 206 de l’hôtel Cervantes mais du métro bien sûr ! Quel autre endroit est traversé par autant de livres sur lesquels s’appuyer pour écrire. Il n’y a qu’à voir la liste du mois d’octobre pour se convaincre que le métro continue à être une immense bibliothèque aléatoire.
Après la présentation, on est allés en face, à la librairie EXC spécialisée en poésie, pour acheter Montevideo et le faire signer. Enfin, surtout avec l’envie de le lire. Mais c’était sans compter « la difficulté de travailler avec des maisons d’édition étrangères » selon les mots du libraire. Le livre n’était disponible qu’en français. Alors on est partis parce que je ne me voyais pas trop attendre pour faire signer un livre écrit il y a 10 ans, même si je l’adore et que je l’avais amené au cas où.
Qu’est-ce que je lui aurais demandé : Bonsoir, vous pouvez me signer Impressions de Kassel, c’est mon préféré ? Je me suis dis, I prefer not to, en hommage aux tee-shirts vendus à Barcelone.
Salut Vila-Matas, ce sera pour une prochaine, et merci pour le moment plein de vos mots. En attendant d’aller à Montevideo, je vais lire votre livre et peut-être que je viendrai le faire signer lors d’une prochaine lecture d’ici une dizaine d’années.
En octobre, le livre est (re)devenu une valeur refuge. Il n'y a qu'à voir la liste sans fin que voici. Rien n'est inventé :
/ En octubre, el libro volvió a ser un valor refugio. Se falta ver la lista de libros recogidos por mi en un mes en el metro parisino. No esta nada inventado.
Cristina PERI ROSSI Detente, instante, eres tan bello Poesía reunida
Pierre LEMAÎTRE Le grand monde
Virginie GRIMALDI
Des partitions en anglais
CAVALE L’ultime testament
BECKER Les mondes de l’art
François-Henri DÉSÉRABLE Mon maître et mon vainqueur
Delphine de VIGAN
Eckhart TOLLE Le pouvoir du moment présent
Franck HERBERT Dune
Virginie DESPENTES vernon Subutex
BARJAVEL Ravage
Livio BONI et Sophie MENDELSOHN Psychanalyse du reste du monde
Patrick SUSKIND Le parfum
RILEY
Jeanne BENAMEUR La patience des traces
Dr GALA Efficacy of fasting
Julien GRACQ La forme d’une ville
Charline VERMONT Corps, amour, sexualité Les 120 questions que vos enfants vont vous poser
BOURLA et FERRERI Ordonnances en psychiatrie et pédopsychiatrie
Stéphane ALLIX La mort n’existe pas Toutes ces années à compiler des bouquins dans le métro à la recherche de cette révélation ! / Todos estos años para compilar libros en el metro ¡nada más que para esperar esta revelación! La muerte no existe
Olivier NOREK
David COLON La guerre de l’information
Suzanne COLLINS Hunger Games La révolte
Tatiana de ROSNAY
Lola LAFON Quand tu écouteras cette chanson
Anne-Marie GARAT Pense à demain
Didier ERIBON Vie, vieillesse et mort d’une femme du peuple Par contre, le cinquantenaire lecteur bien sous tous rapports ne se lèverait pas pour laisser sa place à un vieux… / Pero por más que lea a Eribon, el cincuentón todo muy bien no se levantaría nada para dejar su lugar a un viejo...
Un livre sur Mohamed VI
Tatiana de ROSNAY
Les sauvages
ROUDA Les mots nus
Albert LONDRES Dans la Russie des Soviets
Bérangère LORRAINE Meurtres à Libération
Enrique VILA-MATAS Kassel no invita a la lógica
Eric REINHARDT Sarah, Susanne et l'écrivain
Guy SAVOY
Stéphane BOURGOIN Le livre noir des serial killers
Chapitre : Le conseil de la résistance, enfin
Sylvestre SBILLE J’écris ton nom
Michel BUSSI
Le dictionnaire Larousse junior En train d’être lu
HERSCH L’étonnement philosophique
Franz FANON Peau noire masque blanc Satisfaction de reconnaître la couverture au loin sans avoir besoin de galérer à déchiffrer / Satisfacción de reconocer la tapa de lejos sin necesitar luchar para descifrar
Franck HERBERT Dune
Eric REINHART Sarah, Susanne et l’écrivain
Victoria AVEYARD King’s cage
Un Asterix et Obelix
Franck THILLIEZ
William Carlos WILLIAMS Scènes & Portraits
Abigail DEAN Fille
Jules VERNE Voyage au centre de la terre
William SHAKESPEARE Roméo et Juliette
Ken FOLLETT
Emmanuelle BAYAMACK-TAM Arcadie
FLEA Ados sous acide
Véronique OVALDÉ N’en déplaise aux modernes
Harlan COBEN
Charlotte BRONTË Jane Eyre
Marco MANCASSOLA La vie sexuelle des super-héros
John UPDIKE Rabbit is rich
MANZOR A vif
Annie ERNAUX Regarde les lumières mon amour
Audre LORDE Sister outsider
Elena FERRANTE L’amie prodigieuse
Marcel PROUST À la recherche du temps perdu
Jorge Luis BORGES Ficciones Yeahhh une dédicace des lecteurs du métro à Vila-Matas / Yeahhh una dedicatoria de los lectores del metro a Vila-Matas
Bertrand SANTINI Le journal de Gurty
Stefan ZWEIG Marie-Antoinette
Douglas KENNEDY Afraid of the light
ZOLA Son excellence Eugène Rougon
Neige SINNO Triste tigre
Bernard ZARCA Les artisans
Ken FOLLETT
Naomi KUPRITSKI La famille
Cahiers Jaurès Couples socialistes
Carti PAMILIEI
Elsa MORANTE Aracoeli
Pierre ROSANVALLON Notre Histoire intellectuelle et politique
Donna TARTT The secret history
HEMINGWAY Paris est une fête
Fred NORO
Michael CONNELLY.
DAMASIO La horde du contrevent
Yannick LE GRAAL Les secrets du tarot Obligé avec un blase pareil / El libro adecuado al nombre de su autor
Anne PERRY
Ken FOLLETT Les piliers de la terre
Naomi NOVIK
KAFKA The essential Kafka
MODIANO Danseuse
Joëlle ZASK Se tenir quelque part sur terre
Sara AHMED Living a Feminist Life
Iris blanc Asterix et Obelix
Robin KINROSS La typographie moderne
Tanguy VIEL Cinéma
Jean-Yves LELOUP Une femme innombrable
Les vampires
Frère Laurent de la résurrection
Liturgie de la messe
J.R.R. TOLKIEN Les seigneur des anneaux
Lucinda RILEY
Virginia WOOLF Une chambre à soi Autre hommage d'une lectrice du métro / Otro homenaje de una lectora del metro :)
Adam SMITH The wealth of nation
Conan DOYLE
MURAKAMI Kafka sur le rivage
Une liste bien trop longue pour en extraire des gagnants certifiés mais nous avons toutefois relevé la présence répétée de :
/ Una lista demasiado larga para extraer ganadores certificados, pero notamos la presencia reiterada de :
Neige SINNO
Franck HERBERT
Eric REINHARDT
et des Ken FOLLETT en veux-tu en voilà
Liens :
La captation de la présentation de Montevideo par Enrique Vila-Matas et Tiphaine Samoyault sur la chaîne youtube de La Maison de la Poésie
Un ancien "transports" barcelonais mais peu littéraire
Un ancien "transports" spécial littérature métropolitaine mais peu barcelonais
Links :
Video de la presentación de Montevideo por Enrique Vila-Matas et Tiphaine Samoyault en La Maison de la Poésie
Un viejo post del blog barcelonés y bilingüe, pero bastante poco literario
Un viejo post del blog especial literatura metropolitana pero poco barcelonés
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